Le désamour des collégiens et lycéens pour la lecture désarme le corps enseignant.

Professeur moi-même, je l’ai constaté : de moins en moins de jeunes s’intéressent à la littérature parce qu’ils n’y voient aucune espèce d’intérêt. A l’injonction « il faut lire, que Diable! », il n’est pas rare de se voir répliquer qu’une telle action ne « sert à rien », qu’il vaut mieux réfléchir à des moyens de « gagner de l’argent ». A croire que la littérature relève de la  simple distraction pour personnes retraitées, rentières ou sans emploi.

La littérature ne servirait-elle vraiment à rien?

Certes, un roman réaliste, un poème surréaliste ou une comédie classique ne résoudront pas leurs soucis sentimentaux, familiaux, professionnels, informatiques ; leurs problèmes de santé, de peau, de couple.

Certes, la littérature est d’autant plus désuète que l’Internet rend compte en temps réel de tout évènement, tragique ou sans importance, des crimes de Boko Haram aux courbes de Kardashian, ce qui la relègue au rang d’activité snob pour corps paresseux. Chômage, terrorisme, salaires des footballeurs : voilà de vrais sujets de conversation. Pourquoi? Parce que c’est ça, la réalité.

Certes, lire de la littérature ne fait pas gagner d’argent, ne permet pas de récupérer un être cher, ne protège pas un ordinateur d’un cheval de Troie, ne soigne point l’acné. Certes… mais qu’importe! La littérature se dérobe à la notion d’utilité! Et c’est bien cela qui est en jeu: accepter de faire quelque chose pour rien, de ne servir à rien, par humilité : voilà le premier pas vers le bonheur le plus simple.

Pourvu qu’on ne nous annonce pas demain que le bonheur ne sert à rien.

David Jarousseau

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